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Pour tous les "Morts pour la France"...

par Geneviève Cotty

publié dans il était une fois...

                     Aujourd'hui 11 novembre...

 

                     C'est décidé...de ce jour 11 novembre, alors qu'il n'y a plus aucun survivant de la Grande Guerre dont l'Armistice avait été carillonnée le 11 novembre 1918, il sera fait une journée commémorative pour tous les "Morts pour la France" non seulement de la Grande Guerre, mais aussi des "interventions" plus proches de nous, guerres qui ne disent pas vraiment leur nom, mais qui ont vu mourir déjà un grand nombre de nos jeunes.

 

                      Ces jeunes qui ont un idéal et qui me rappellent tellement mon frère mort le 9 juin 1940, que je transcris ici le résumé de sa courte vie, puisque mort à 18 ans 1/2...Engagé volontaire il était en 1939.... J'avais écrit ce texte qui paraît dans mon livre "Au Fil de ma mémoire", et dont je fais ici un copié/collé :

 

                                        LE RETOUR



                       15 JANVIER 1949


            Église N.D. de France - JUVISY


    Il est 14 h.15...Il fait très froid…

    Beaucoup de monde devant l’église, famille, habitants de Juvisy, anciens camarades, représentants du Collège St Charles, Scouts de France, amis connus et inconnus, tous réunis pour t’accueillir et te rendre hommage André, car enfin « Tu rentres à la maison » pour que ton corps repose à  JUVISY dans le « Carré des soldats », ce coin de cimetière réservé aux Enfants de Juvisy « Morts pour la France ».

    André, mon grand frère, tué à la guerre en 1940, enterré comme « Inconnu », exhumé neuf mois après, identifié mais sans que sa famille qui le recherchait soit prévenue, dont la tombe a été retrouvée par hasard en 1942, dont les objets personnels qui formaient un paquet précieux pour sa famille, se sont trouvés enfouis dans les décombres de sa maison et miraculeusement retrouvés,

    André ne voulait pas rester  « l’introuvable ». Tu étais si gai et si vivant mon grand frère…Tu ne pouvais pas partir ainsi  sans laisser d’adresse…Ce fut ton dernier « Jeu de Piste »…

    Et moi, je me souviens….

              Ce 15 janvier 1949 est la fin d’une longue période d’attente, de tristesse, qui a débuté en 1939.

    Année scolaire 1938 - 1939

    Après son bac de maths-élem, André entre au Lycée Charlemagne à PARIS, en classe de Mathématiques spéciales, son but étant l’École Polytechnique (il fallait bien un matheux dans la famille, ça n’était pas courant).

    Depuis plusieurs mois on parlait beaucoup  de la guerre qui pourrait avoir lieu. Elle devenait inévitable, l’Allemagne dirigée par ce mégalomane d’Hitler, réclamant de plus en plus « d’espace vital »…Il avait envahi la Tchécoslovaquie, l’Autriche et réclamait l’Alsace-Lorraine. Puis il avait signé avec les Russes un pacte de non-agression.

    Au mois d’août 1939, beaucoup de réservistes avaient été rappelés sous les drapeaux et envoyés surtout sur
la ligne Maginot que l’on pensait imprenable. Dans les champs où la main-d’œuvre manquait, des scouts essayaient de remplacer les hommes mobilisés. André était dans la Beauce avec la troupe scoute du collège pour la récolte des pommes de terre.

    Vers la fin août, on commence à voir passer des trains de militaires et des trains de réfugiés d’Alsace-Lorraine, ces derniers ayant pour la plupart tout abandonné chez eux, de peur de l’invasion allemande. Les quais de la gare étaient gardés par des gendarmes et des policiers…L’ambiance était donc tout à fait spéciale.

    Et le 2 septembre 1939, l’ordre de mobilisation générale a été donné, les Allemands ayant envahi la Pologne.
Ensuite, tout va très vite. Le 3 septembre, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne…C’est un triste dimanche. Depuis le pont de la gare de JUVISY, nous regardons passer les trains de soldats partant pour le front et se dirigeant vers l’Est, alors que les trains de réfugiés du  Nord et de l’Est de la France descendent vers le Sud.

    André est revenu dès le 1er septembre et il allait avoir 18 ans le 4 septembre, c’est-à-dire le lendemain de la déclaration de guerre. Sa décision est prise : il va s’engager. Une possibilité est donnée aux futurs Polytechniciens ayant déjà fait une année de mathématiques spéciales, de s’engager et de commencer par  l’École d’Application d’Artillerie à FONTAINEBLEAU (ce qui se fait - ou se faisait à l’époque - après le passage à Polytechnique). Tout le monde pense que la guerre sera très courte avec la victoire au bout ! André pense qu’ainsi il ne perdra pas de temps et que c’est son devoir de partir puisqu’il avait décidé de faire à la sortie de l’X une carrière militaire au moins pendant le temps qu’il devait rester au service de l’État pour « rembourser » ses études.

    Il fait donc toutes les démarches et intègre l’École d’Application d’Artillerie  de FONTAINEBLEAU où il se retrouve élève-officier après avoir « fait ses classes » comme canonnier. Il est ravi, fait des maths à outrance et apprend en même temps le métier militaire. Nous le voyons presque toutes les semaines; quand il n’a pas de permission, il passe le dimanche chez un oncle et une tante à Veneux, près de Fontainebleau. Et il retrouve à l’E.A.A. un ami du Lycée Charlemagne qui lui a été appelé puisqu’il a 20 ans. Du Lycée, ils continuent et leurs études et leur amitié.

    L’hiver passe ainsi. Mon père a été mobilisé en novembre. Ma mère et moi sommes donc seules. Le temps passe avec des occupations diverses et la « drôle de guerre » continue…L’hiver 39/40 est très rude pour tous. Nous vivons au jour le jour en attendant quoi?…On ne sait trop…Rien à signaler sur le front de l’Est. C’est l’attente…Les soldats n’ont pas le moral. Mon père est mobilisé à PARIS dans la DCA.

    Pour nous, les semaines sont entrecoupées des visites de mon père et d’André. Noël 1939 nous réunit tous les quatre. Ce sera la dernière fois…..

    Printemps calme pour nous tous. André  poursuit très bien ses études à Fontainebleau. En avril 1940 il passe l’examen et est reçu 12ème sur toute l’École dont certains élèves sont déjà polytechniciens…Cela lui donne le droit de choisir l’unité dans laquelle il veut aller (malheureusement). On lui propose des unités sur le Front ou Instructeur dans le Centre de la France…Son choix est sans appel : il ira sur le front car il ne s’est pas engagé pour « aller se planquer » à l’arrière, mais pour se battre pour son Pays. C’est très clair et c’est son droit…Il choisit donc le 12ème Régiment d’Artillerie Coloniale (régiment de Sénégalais), qu’il rejoint en Lorraine avec le grade d’Aspirant (trop jeune pour être sous-lieutenant d’emblée). Nous sommes le 15 ou 20 avril 1940. Il n’a pas de permission de détente avant de quitter Fontainebleau. Mais arrivé à son poste, son capitaine lui demande d’en poser estimant que plus tard ce sera plus difficile ! André prévient nos parents que sur ses 10 jours de permission il désire en passer 5 chez nous et 5 chez mes grands-parents en Lorraine à Affracourt. Grand-mère est dans tous ses états, elle fait toutes les démarches à la gendarmerie et elle lui « prépare » sa route pour qu’il ne perde pas trop de temps.

    Nous voici donc réunis vers le 25 avril jusqu’au 1er mai, date à laquelle il part pour Affracourt. Je l’accompagne à la gare de l’Est à PARIS et là il m’offre un brin de muguet…C’est mon dernier souvenir.

    Sa permission terminée chez mes grands-parents, le 5 mai il rejoint son unité au front. Ce n’est plus la drôle de guerre, les combats commencent. Les Allemands massent des troupes aux frontières…Le 10 mai, ils envahissent la Belgique, la Hollande…l’exode des civils sur les routes du nord de la France commence.

    Nous sommes très inquiets pour mon frère. Nous ne savons pas exactement où il est. Il écrit fin mai pour demander à mon père des cartes routières dont il donne les numéros. Nous comprenons qu’il se trouve dans la Somme. Malheureusement ces cartes nous reviennent la censure ayant refusé de les transmettre. André les demandait parce qu’il n’avait pas de carte d’État-major ! La pauvre armée française était démunie de tout ; (la plaque d’identité d’André, c’est mon père qui la lui avait fait faire lors de sa dernière permission…L’armée en manquait !!! ).

    Et tout se précipite…Nous n’avons plus de courrier. La dernière lettre de notre soldat est datée du 3 juin (nous ne la recevrons qu’après l’exode). Il se plaint de l’aviation qui les bombarde sans arrêt et…fait beaucoup de bruit ! Sans ce bruit écrit-il, il pourrait se croire dans ses camps scouts des années précédentes…Avait-il peur ou pris dans cette tourmente, vivait-il dans un état second ?

    L’armée allemande progresse à grands pas. Il nous faut bientôt quitter Juvisy, Paris est déclarée « Ville ouverte ». Toutes les administrations ont été évacuées sur le sud de la France. Nous rejoignons donc sur les routes l’immense flôt des réfugiés. C’est l’exode, pour aller où ? C’est une pagaille monstre. Et nous partons sans avoir de nouvelles d’André. La bataille fait rage dans le Nord, dans la Somme, dans l’Oise. Les Allemands font tellement de prisonniers en quelques jours qu’on se dit que peut-être il a été fait prisonnier aussi…Pas de  nouvelles non plus de mon père que nous savons sur les routes.

    Et nous voici occupés par les Allemands…Cela s’ajoute à notre peine et à notre inquiétude qui ne fait que grandir. André a peut-être essayé de rejoindre l’Angleterre pour continuer le combat ? Rien ni personne ne peut nous renseigner. Nous écrivons partout : à la Croix Rouge française, à la Croix Rouge suisse; son ami du lycée Charlemagne a même écrit à la Croix Rouge allemande…Nous avons pu savoir « qu’il  était vraisemblablement vivant le 31 mai, car il avait touché sa solde »….Il aurait également été très légèrement blessé et fait prisonnier très provisoirement, mais se serait échappé très rapidement. Tout ceci n’est pas très fiable…mais on voulait y croire, oh combien !
    Attendre devient donc une habitude…Attendre du courrier, attendre des nouvelles par différents recoupements. Et le temps passe…Ma mère qui garde espoir, a préparé des conserves en rentrant d’exode, pour le cas où mon frère écrirait qu’il est prisonnier…elle pense aux colis qu’elle pourrait lui envoyer.

    Les mois s’écoulent tristement avec des restrictions très contraignantes et surtout avec cette attente de plus en plus pesante de nouvelles d’André. Nous guettions le facteur qui passait alors trois fois par jour. Nous gardions malgré tout un espoir insensé, tant d’hommes avaient réussi à rejoindre l’Angleterre, pourquoi pas André ?…Mais il nous aurait fait prévenir d’une façon ou d’une autre…Sa famille, ses amis, tous essaient d’apprendre quelque chose..Mais rien…Je me rends mieux compte maintenant combien ma mère était courageuse et quel calvaire elle endurait.

    Attendre, attendre, attendre….Nous perdons espoir sans trop l’avouer.

    JUVISY était une petite ville à l’époque et nous étions connus. Un de nos voisins qui travaillait à la Perception avait parlé à son travail de Madame Lavaud qui  était toujours sans nouvelles de son fils depuis juin 1940. Un des collègues de ce voisin ayant perdu son père quelques mois plus tôt, se rend au cimetière de MAIGNELAY (Oise) le jour des Rameaux 1942, le 29 mars. En passant dans le cimetière, il voit plusieurs tombes de soldats morts le 9 juin 1940. Sur certaines d’entre elles est indiqué « soldat inconnu », d’autres portent un nom. Sur l’une de celles-ci est inscrit : « Aspirant André LAVAUD - 12ème R.A.C. - 4-09-1921  / 9 - 06 - 1940 » . Il pense immédiatement qu’il a déjà entendu ce nom et fait le rapprochement avec ma mère. Il va alors voir le maire de Maignelay et lui demande des renseignements. Ce maire lui répond qu’il s’agit d’un soldat dont la famille a été avisée du décès, mais qui ne s’est jamais dérangée !

    Dès le lendemain, de retour à son travail, il raconte à notre voisin ce qu’il a vu à Maignelay. Notre voisin qui sait que nous sommes amis avec le maire de Juvisy, prévient celui-ci qui se met immédiatement en rapport avec le maire de Maignelay, lequel lui confirme avoir « fait le nécessaire » et avoir en sa possession tous les papiers et objets retrouvés sur ce soldat. Il donne des précisions telles (lettres avec notre adresse, carte d’identité scoute etc…) qu’il n’y a plus aucun doute.

    Nous sommes le 31 mars 1942; il est 19 heures et je suis seule à la maison, ma mère étant à PARIS. Notre ami se présente chez nous et voyant que je suis seule me dit « Quand ta mère reviendra, dis-lui qu’elle vienne aussitôt à la maison ». Il avait un visage tellement défait que je crois avoir compris immédiatement. J’ai posé la question « vous avez appris quelque chose sur André  ? » C’est la gorge serrée qu’il m’a répondu « Ton frère est mort en héros ». Et il m’a expliqué…Impossible d’oublier cette scène, trop ancrée dans ma tête.

    Dès son retour, ma mère n’a pas eu besoin d’explications. Quand je lui ai transmis la demande de notre ami, elle a immédiatement compris et est partie. A son retour, nous pleurons toutes les deux et je me rends alors compte que contre toute logique, elle a gardé l’espoir pendant ces  deux années, un tel espoir qui s’écroule et l’anéantit… Elle ne dit plus un mot, s’enferme dans son malheur et dans un mutisme insoutenable… Par l’intermédiaire de la mairie de Juvisy, nous avons pu envoyer un télégramme à mon père en zone libre. Il a pu nous rejoindre très vite et nous sommes partis pour MAIGNELAY-MONTIGNY. Bien qu’à seulement 90 kilomètres de Paris, c’était à l’époque une expédition pour y aller (très peu de trains, tous omnibus, avec changement - qu’il ne fallait pas rater - à Saint-Just-en-Chaussée). Enfin, nous arrivons.

     La gare était sur la commune de MONTIGNY devenue depuis Maignelay-Montigny. Nous nous adressons immédiatement au Café de la Gare où les propriétaires nous reçoivent plutôt froidement lorsque nous leur demandons des renseignements sur André, tué dans cette gare. Mon père leur explique que nous venons seulement d’apprendre, tout à fait par hasard que son fils avait été tué dans leur village. Ils sont très étonnés mais nous croient sans trop de peine et ils racontent…

    « André s’était trouvé le 9 juin 1940 avec un petit groupe de tirailleurs marocains, pris au piège dans la gare de Montigny, aux environs de midi. Il a refusé de se rendre et a continué de tirer avec sa mitrailleuse. Les Allemands l’ont eu à la grenade. Blessé mortellement à la tête, il est tombé sur sa mitrailleuse. Ensuite, les Allemands l’ont enterré dans la gare même et lui ont rendu les honneurs militaires. Ils lui ont tout laissé sur lui et ont inscrit sur sa tombe « Un capitaine français noir » (peut-être parce qu’il était avec des soldats noirs ?) Pas de nom. D’autres soldats étaient morts aussi dans cette gare et ont été enterrés sur place. Monsieur et Madame DUBOIS, propriétaires du café, ont tout vu de chez eux, c’était à 20 ou 30 mètres environ.. »

    Montigny étant plus ou moins rattaché à Maignelay, c’est le maire de cette commune qui était chargé de faire le nécessaire. Dans l’immédiat, avec cette débâcle, il ne pouvait sans doute rien faire. Monsieur et Madame  DUBOIS entretenaient la tombe précaire comme ils pouvaient.
    Neuf mois après seulement, les soldats enterrés dans la gare ont été exhumés pour être inhumés dans le cimetière de Maignelay. A ce moment, ceux qui avaient des papiers ont pu être identifiés, ce qui a été le cas pour André. Le maire de Maignelay a donc pu avoir, outre l’état-civil complet, notre adresse ainsi que l’adresse de ma grand-mère à Paris, mon frère ayant sur lui les lettres que les uns ou les autres lui avions envoyées au front). Il aurait paraît-il « fait le nécessaire » auprès de l’Etat-Civil de COMPIEGNE (ce qui était la démarche obligatoire pour les autorités allemandes) et…l’esprit serein, ne s’était plus préoccupé de  rien. Frileux ? Collaborateur ? Je n’en sais rien, mais dans tous les cas pas humain.

    Lors de la rencontre entre mes parents et le maire, mon père a fait de vifs reproches à ce dernier, lui disant qu’il aurait pu tenter de nous joindre directement, à titre tout à fait personnel…Buté, il se retranchait derrière la « légalité », il n’avait pas le droit d’agir ainsi vis-à-vis des allemands !!! Dieu merci, les résistants sont passés outre, sinon nous serions toujours occupés !

    Nous sommes allés au cimetière où nous avons trouvé la tombe d’André bien entretenue et fleurie. Des cultivateurs de Maignelay (des Belges) l’avaient prise en charge et remplaçaient ces parents « indifférents » qui n’étaient pas venus. Jamais je n’oublierai ces gens. Ils n’avaient pas notre adresse, savaient seulement que nous habitions près de Paris.

    Toutes les affaires relevées sur André lors de l’exhumation de 1941 ont été rendues à mes parents : livret militaire, carte d’identité, portefeuille, sa chevalière, sa montre arrêtée à midi heure de sa mort, des lettres, sa carte de scout, son chapelet scout etc….son portefeuille contenait le montant de sa dernière solde…

    Cette journée a été horrible…mais nous savions enfin. Nous sommes revenus à Juvisy avec toutes ces choses précieuses contenues dans un paquet  que ma mère a rangé et qu’elle n’a plus jamais voulu ouvrir. Elle y a seulement ajouté divers souvenirs tels que son Livret Scolaire, des lettres qu’il nous envoyait de Fontainebleau ou du front et…aussi des devoirs qu’il avait faits avant la guerre…Elle avait écrit sur le paquet « Affaires d’André » et avait ficelé le tout.

    Le temps s’est écoulé sous l’occupation qui continuait avec toutes ses contraintes que nous avions de plus en plus de mal à supporter.

    Et nous voici en 1944.…

    Les Allemands avaient bien des soucis, avec le front russe  notamment ! Et les Français commençaient à reprendre espoir.

    Puis vint le 17 avril 1944, il allait être 23 heures, la sirène s’est mise à hurler et presque en même temps des vagues d’avions ont lancé des fusées éclairantes sur la gare de JUVISY/ATHIS et sur la ville. Ce bombardement, je l’ai déjà raconté…Quand nous sommes sortis de l’abri au bout d’une heure environ, nous n’avions plus de  maison et le spectacle autour de nous était terrifiant….Nous avions tout perdu…

    Nous n’avons pu aller sur l’emplacement de la maison tant il y avait de bombes à retardement. C’était absolument interdit. Aucun espoir de retrouver quoi que ce soit : il y avait un immense cratère à la place de cette grande maison, et de l’eau dans le fond. Ma mère me disait : « ça m’est égal de ne rien retrouver, mais si seulement j’avais pu sauver les affaires de ton frère »…Mais comment, dans ce fatras ? Il n’y avait même pas un barreau de chaise !

    Mais le miracle s’est produit !

    Des scouts de Juvisy s’activaient au déblaiement des décombres. Plusieurs d’entre eux étaient des amis de mon frère et ma mère leur avait parlé de ce paquet…Un jour, dès qu’ils aperçoivent maman, ils lui crient: « Madame Lavaud, est-ce que c’est ça que vous recherchiez ? » Ils avaient ce fameux paquet, sale, maculé de sable et de terre, mais absolument intact…pas un trou dedans, toujours bien ficelé. La joie de ma mère faisait plaisir à voir. Elle m’a dit que ces jeunes étaient tellement heureux d’avoir pu lui donner cette joie.

    Quelle agréable conclusion dans toute cette tristesse.

    Merci à la Providence. Par l’intermédiaire de ce paquet, André revenait au sein de sa famille, en attendant ce retour définitif du 15 janvier 1949, dans un cercueil recouvert d’un drapeau tricolore et accompagné par les Pompiers de Juvisy et la sonnerie « Aux Morts » jouée par la Pro Patria. C’était…je n’ai pas de mots pour décrire l’émotion de tous.

    Que vous soyez croyants ou non, moi je persiste à  croire qu’André a été protégé pour que son souvenir reste et qu’un jour vous puissiez lire ce petit récit véridique, sans prétention de la part de l’auteur qui n’a eu d’autre but que de vous expliquer qui était ce frère qu’elle n’a jamais oublié.


                            Montpellier 27 mai 2005
               
                              Et 14 septembre 2009 

 

 

                            Ce texte, je l'avais tout d'abord écrit à la demande de mes enfants, pour qu'il reste dans les "archives" de la famille...Mais je pense qu'André n'a pas été le seul dans son cas, vouloir tout donner pour son Pays.

Il était jeune, plein d'entrain, il aimait les études et...le chahut...Mais il aimait aussi son pays et pour lui, le devoir était important.... Alors, si un jour son histoire pouvait servir aux nouvelles générations...C'était comme on disait alors : un chic type.    
       




              



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Mettre en pratique....

par Geneviève Cotty

publié dans humeur et réflexions

                     Que de bonnes intentions...

 

                     Il faut se résigner et admettre...les finances de notre pays ne sont pas au mieux de leur forme...Que nous réserve l'avenir proche ? mystère...C'est curieux, les évènements actuels me rappellent mon enfance. Je me souviens de mon père écoutant la radio (non, la TSF) et les informations qu'il commentait avec ma mère et surtout avec des amis qui avaient "fait la guerre" avec lui, la grande guerre s'entend.

 

                      Ah si tous ceux, remplis de bonnes intentions (?) pouvaient mettre en pratique les conseils qu'ils donnent....Serait-ce mieux ? Nous sommes dans une crise qui rappelle celle de 1929 du peu que je m'en souvienne. Avons-nous ensuite retrouvé une vie normale ? Non, je ne crois pas. J'ai toujours entendu parler à l'époque de chômage, de conflits sociaux, de misère et...de conflits armés, et cela jusqu'à la déclaration de guerre en 1939. Nous étions des équilibristes essayant de tenir sur leur fil... De la faute à qui ? A personne en particulier, à tous en général...

 

                       Il aurait fallu qu'on s'entende déjà entre français ! mais cela, il semble que ça ne soit pas possible ! Pourquoi ? Que les bonnes idées (il y en a sûrement) soient mises en commun, qu'elles viennent de droite ou de gauche...Je suis incorrigible, je persiste à penser que tout n'est pas mauvais chez les uns comme chez les autres, et que tout n'est pas beau non plus suivant que vous êtes d'un côté ou de l'autre.

 

                        Notre pays est en guerre (guerre économique, contre la pauvreté, contre les trop grandes richesses, contre tout ce qui ne va pas...) Alors, aidons-le. Résistons pour son bien, pour ses trois couleurs et pas seulement pour une couleur... Il fut un temps pendant lequel la Résistance à l'ennemi a payé Il y avait alors dans ses rangs "ceux qui croyaient au Ciel, ceux qui n'y croyaient pas"...Pourquoi ne pas résister à la dérive de nos institutions ? Défendons-nous et défendons les générations futures. Que deviendront-elles si nous leur laissons un pays dans lequel tout s'en va à vau l'eau ?

 

                        Partis politiques, unissez-vous, entendez-vous ! rien que pour notre Pays...

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Les badauds...

par Geneviève Cotty

publié dans il était une fois...

                     Vive l'insouciance !

 

                     Petit souvenir de 1939, juste avant la guerre...Nous étions jeunes, nos rires toujours prêts à éclater, pour des riens....Ce qui me semble un peu idiot maintenant, me semblait très drôle alors ....Et faire des blagues faisait partie de nos occupations "défoulatoires" (je me demande si je n'invente pas ce mot !).

 

                     Nous étions un petit groupe d'étudiants, dont mon frère, et le boulevard St Michel nous voyait souvent déambuler. Un de nos amis, qui faisait pourtant des études sérieuses (préparation à Polytechnique) adorait faire le pitre...Alors, il se mettait au pied d'un arbre et faisait mine d'admirer quelque chose d'extraordinaire ! Penché sur la grille entourant l'arbre, il disait "Ah ben ça, c'est extraordinaire, sensationnel..."bien entendu, les autres camarades se penchaient aussi et chacun y allait de sa petite phrase...Les parisiens sont badauds, c'est bien connu et au bout de peu de temps, l'attroupement attendu était bien présent....Le tour était joué, nous avions gagné ! Il ne nous restait plus qu'à repartir, laissant les badauds sur leur faim !

 

                      Est-ce que c'était digne de ces futures "grosses têtes" ce petit jeu ? C'est à voir ! mais ça nous faisait rire de ce rire que très bientôt nous allions perdre pour plusieurs années...Les bruits de guerre s'amoncelaient, le temps n'était pas au beau fixe...Mais nous étions si jeunes et insouciants ...et le Boul'Mich' et ses promeneurs étaient les souffre-douleur de cette jeunesse studieuse et encore si près de l'enfance...

 

 

 

 

 

 

 

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Petite histoire vraie...de la Grande Guerre..

par Geneviève Cotty

publié dans il était une fois...

                      Un déclic...


 

                      Il était très jeune lors de la déclaration de guerre. Il était antimilitariste disait-il. Il était "de gauche" et à dix ans, était entré dans une usine comme souffleur de verre ! Dur métier pour un enfant, ceci expliquant peut-être cela. Ah, j'oubliais, il était de LILLE, un gars du Nord têtu et courageux. Mon père qui avait été dans les tranchées avec lui, le considérait comme un frère...et nous avait conté son histoire...

 

                       Alors qu'il n'avait que 16 ans, les allemands avaient envahi le Nord...et malgré son antimilitarisme, un déclic s'est fait et il n'a pu le supporter. Voir son pays en partie occupé, sa région surtout, l'a fait réfléchir et n'écoutant que son courage et sa conscience, il a traversé les lignes allemandes pour venir s'engager dans l'armée française . Mais voilà, il n'avait pas l'âge...alors, il a triché...Il a prétexté qu'il avait perdu tous ses papiers en traversant les lignes ennemies et qu'il avait 18 ans...Il a donc pu être intégré dans l'armée française, une enquête devant être faite... En attendant, son courage et son patriotisme faisaient l'admiration de tous. Alors qu'il allait atteindre ses 18 ans, il a été convoqué par les autorités françaises qui avaient enfin pu avoir son identité complète....Étant donnés ses états de service, il n'a été "que" réprimandé et congratulé en même temps. Lui disait "je ne pouvais tout de même pas rester inactif et laisser faire l'ennemi "! Il a été blessé plusieurs fois et a fait de longs mois d'hôpital, même après la guerre. Moi, je l'ai toujours connu "boitant" bas et soignant les séquelles de ses blessures. Lui trouvait ça tout naturel ce qu'il avait fait...Héros il était, mais il ne fallait surtout pas le lui dire !

 

                          Les grands blessés de la grande guerre avaient droit à des places réservées dans les administrations après l'armistice. Notre ami vient un jour voir mon père et lui demande de l'aider à remplir un dossier...il voulait postuler à un emploi dans les bureaux à la Préfecture de Police. Il y avait tout un questionnaire à remplir, concernant notamment les études faites...Mon père qui savait qu'il avait commencé à travailler à 10 ans, lui dit bon, j'inscris BAC oui et ensuite...son ami lui répond "licence de sciences"...ce qui fit rire mon père...provisoirement...Fernand (tel était son prénom) lui précisant :"ah tu sais, quand j'étais à l'hôpital, je ne savais pas quoi faire...alors, comme nous avions la possibilité d'étudier, c'est ce que j'ai fait. Les diplômes nous ont été donnés..." Toujours cette modestie ! il ne s'en vantait à personne et trouvait tout naturel...

 

                            Mon père nous donnait toujours cet homme en exemple...Nous l'aimions beaucoup ... mais je l'ai quand même vu avoir peur, alors que nous étions en vacances ensemble au bord de la mer, un papillon de nuit est entré dans la salle à manger où les adultes jouaient aux cartes...Il ne pouvait pas supporter ce vol autour de lui et avait jeté son jeu de cartes en l'air ! Les plus courageux ont leurs faiblesses !

 

                             C'était une histoire simple et vraie de cette Grande Guerre dont j'ai tant entendu parler dans ma jeunesse.... Combien d'autres héros inconnus se sont surpassés à cette époque dont on reparle ces jours-ci?

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Retour à l'enfance....

par Geneviève Cotty

publié dans Jadis..

                          Jeux de plein air...

 

                     En rencontre-t-on encore des enfants poussant devant eux un cerceau ? Je ne crois pas...Ce n'est plus la mode...Moi, je revois ces cercles en bois léger qu'on poussait avec un bâton, en courant pour les faire aller plus vite et surtout ne pas les faire tomber ! Pour les tout-petits, le bâton et le cercle ne faisaient qu'un...c'était comme une roue colorée, agrémentée d'une clochette, que le petit poussait devant lui...

 

                      Jeux de jadis, ils n'étaient pas électroniques ceux-là ! On y jouait dehors, dans les allées d'un parc ou d'un square. De même que les jeux de balles ou ballons (balle au chasseur, ballon prisonnier...et beaucoup d'autres). Ils occupaient les élèves pendant les récréations, manière comme une autre de se défouler...

 

                      Et les jeux de billes ? J'adorais ça et j'y jouais beaucoup avec mon frère beaucoup plus adroit que moi et qui me prenait souvent mes "calots" ou les belle billes en verre coloré...Si je me souviens bien, il fallait dix billes pour avoir un calot...A ce rythme, votre sac de billes diminuait vite...et les pleurs n'étaient pas loin...

 

                       Pourquoi ce petit retour en arrière ? Parce qu'hier j'ai parlé de rajeunissement ? Les cellules de mon cerveau se sont senties jeunes et m'ont rappelé ces jeux...C'était il y a si longtemps ! Mais c'est bon de se souvenir !

 

                     

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Rajeunissement....

par Geneviève Cotty

publié dans le temps présent

                     Bonne ou mauvaise nouvelle ?

 

                     Pour une fin de semaine, on peut considérer que c'est une bonne nouvelle ! Des chercheurs français ont abouti dans leurs travaux, en trouvant le moyen de rajeunir des cellules ! Ce n'est encore que dans un domaine expérimental mais enfin, c'est un succès !

 

                      Alors depuis hier, je me prends à rêver...Mes cellules, sans aucune exception, sont un peu anciennes déjà...oh là là...je n'insiste pas, mais il faut bien l'admettre ! Et si un savant venait me trouver pour me dire qu'il avait trouvé le moyen de "rajeunir" tout ce qui me pose problème, je crois bien que je lui sauterais au cou ! et quand je dis "sauter", ça ne pourrait être qu'après son intervention, pour l'instant c'est le genre de sport que je ne peux plus faire ... Même quand on veut se persuader qu'on est resté jeune, on est bien obligé de constater que ce qui se passe dans la tête ne se passe pas toujours dans les membres...La tête et les jambes n'ont aucune idée de ce qu'est l'égalité...

 

                       Je plaisante, mais je trouve cette découverte formidable même si elle ne doit voir son application que dans un grand nombre d'années, quand je ne serai plus...Je pense aux générations futures...

 

                        Mais une question se pose...Rajeunissement pour quoi faire ? S'il s'agit de rajeunir des cellules malades et de soigner des maladies graves, on ne peut qu'approuver.  Mais si le but est de prolonger la vie coûte que coûte et de remplir les maisons de retraite ou autres lieux d'attente, j'avoue que je ne comprends pas très bien. L'espérance de vie a déjà considérablement augmentée depuis des décennies, ce qui occasionne bien des problèmes assez souvent....Nous les "z'âgés", nous faisons des heures supplémentaires qui ne sont pas toujours reconnues...J'ai remarqué que l'on met des limites d'âge, en principe 75 ans, âge à partir duquel vous n'êtes plus concerné. Est-ce à dire qu'à partir de cet âge, nos droits ne sont plus les mêmes, nos risques non plus ? Assurances, dépistages de toutes sortes etc...L'administration (et les diverses administrations privées) semblent nous ignorer...Allez donc essayer de louer un appartement si vous avez atteint 75 ans !!!

 

                          Rajeunir nos cellules trop anciennes ? Attendre et voir....

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"C'est moi qui commande"....

par Geneviève Cotty

publié dans Réflexions...

                     A quel titre ?

 

                     Comme disait un de mes anciens collègues : "après tout, c'est nous qu'on paie" ! Et ça faisait rire notamment mon plus jeune fils qui ne l'appelait,irrévérencieusement, que par ce surnom "c'est nous qu'on paie" ! Mais il avait sans doute raison cet homme, celui qui commande, c'est celui qui paie...En principe . Oui, mais voilà, moi je ne sais pas commander et je n'aime pas commander ! J'ai eu (peut-être même encore (!)une solide réputation de "rouspéteuse" auprès de mes enfants. A eux, je pouvais donner des ordres, ça ne me gênait pas du tout...Ce qui me pose problème, c'est de commander quelqu'un que j'emploie et que je paie.

 

                      Cela me gêne terriblement...Peut-être parce que je n'aime pas être commandée ? Je crois que lorsqu'on est employé par quelqu'un, on voit ce qu'il y a à faire et on le fait du mieux qu'on peut, avec conscience, dans le respect de la parole donnée par contrat ou tacitement...Lorsqu'on accepte un salaire pour effectuer un travail, on s'engage à le faire entièrement et à le faire bien.

 

                       J'ai quelques petits problèmes et c'est de ma faute ! J'ai un grand besoin de faire confiance à ceux qui m'entourent et se chargent du travail que je ne peux plus faire et je suis déçue si ce travail est fait d'une manière un peu "ollé ! ollé" ! J'ai dû me faire violence et intervenir et...je n'aime pas ça !

 

                        Petits soucis ménagers sans gravité heureusement. A bien réfléchir, c'est la même chose, en beaucoup plus grave, pour tous ces politiques que nous mandatons pour mener à bien les affaires de  notre pays...Nous faisons confiance (enfin, jusqu'à un certain point !), nous payons (impôts, taxes etc...), mais...nous ne commandons pas nous-mêmes...nous déléguons...et les résultats sont souvent décevants ! Là, ceux qui commandent, ne sont pas toujours ceux qui paient !

 

                        

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Mariage.....

par Geneviève Cotty

publié dans Pour sourire

                     Qu'en penser ?...

 

                      Le mariage est beaucoup moins à l'honneur que jadis...Les couples se font, se disloquent...certains durent quand même et là, le mariage "remonte un peu la pente" ! Mais rien à voir avec le mariage de l'ancien temps...Bon, c'est ainsi...Mon but aujourd'hui n'est pas de critiquer, mais de vous faire sourire, en vous racontant une petite anecdote....

 

                      C'était il y a longtemps déjà...Ma tante allait se marier avec "l'homme de sa vie", pour le meilleur et pour le pire...Que de préparatifs, de questions aussi ! Dame, on ne sait jamais si la route qu'on se prépare à emprunter ne sera pas semée d'embûches...Tout est question de confiance...Plus la date approchait, plus ma tante était un peu nerveuse ! Toutes les jeunes filles connaissaient cet état d'âme....Chez mon grand-père une brave femme de ménage était également "émoustillée" par les préparatifs et l'ambiance. Et elle discutait sur les hommes en général et le sien en particulier ! ... Pas de quoi remonter le moral (pourtant au beau fixe) d' une jeune fille s'apprêtant à prendre mari....Et, secouant la tête d'un air entendu, pour bien se faire comprendre, elle ajouta cette sentence :"Ah, vous savez ma petite, le mariage, c'est si tellement....." Le discours s'arrêtant là, ma tante n'a jamais su "si tellement quoi" ! Pendant des années, elle s'est posé cette question...Pendant environ 65 ans, après une longue vie ensemble que seule la mort a arrêtée.

 

                         "La mariage, c'est si tellement"....Oui, mais encore ?

 

                        

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Dans "les souvenirs de Squirou"....

par Geneviève Cotty

publié dans Jadis et maintenant

                                          A chacun son tour....

 

                                           Vous l'aurez compris, Magitte me cède la place aujourd'hui....Elle dit qu'elle manque de tonus ! Je crois surtout qu'elle n'a toujours pas "digéré" leur week-end raté et l'absence de ses petits-enfants...Je la comprends !   

 

                                            Quand je vivais à ROBION et que j'attendais tous mes petits amis pour les vacances, je crois bien que, s'ils n'étaient pas venus, j'aurais fait la grève de la faim et j'aurais beaucoup pleuré ...Je me promettais tant de leur visite ! je savais que ça ne serait que du bonheur pour moi. "Pensez-voir" comme ils disent en Lorraine (d'après Magitte), ma vie changeait complètement pour un petit moment. Des jeux, toujours des jeux et encore des jeux...Le tout entrecoupé de caresses ! Et puis, mais chut, c'était un peu défendu, je n'étais pas ennemi d'un petit gâteau par-ci, d'un petit bonbon par là...On ne peut pas toujours résister !

 

                                          La déception, ça peut vous enlever tout courage ! Moi, quand mes maîtres ne m'emmenaient pas en promenade en voiture, je me consolais en faisant ce qui était défendu : aller sur les fauteuils et même...sur les lits (une porte de chambre, ça s'ouvre facilement !). Patou et Magitte n'étaient pas contents quand ils revenaient, mais....j'étais consolé à ma façon ! J'ai bien compris que Magitte ne pouvait aller grimper sur les lits des employés d'Air France pour se consoler... ! ça n'aurait servi à rien et pour les humains...ça ne se fait pas ! Il faut rester correct, même quand on est en colère et malheureux !

 

                                            Quand même, quand je pense que mes petits compagnons de jadis sont maintenant responsables d'une famille, j'ai bien du mal à y croire ! Je les ai "presque tous" vu naître ! Comme le temps passe !

 

                                            A une autre fois !

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Papa, Maman, la bonne et moi.....

par Geneviève Cotty

publié dans Nostalgie...

                                          Il est parti...

 

                     Ce grand amuseur, chansonnier, acteur, auteur, cinéaste...Robert LAMOUREUX qui a fait le bonheur de plusieurs générations vient de nous quitter. Je me souviens l'avoir vu en 1954 je crois, lors d'une fête en plein air, à JUVISY, dans le Parc de la Mairie....C'était à l'occasion du 14 juillet...Son allure de grand jeune homme poussé trop vite, sa verve, tout avait contribué à la réussite de cette fête... On avait l'impression qu'il improvisait en s'adressant aux spectateurs, et tout le monde riait, même ceux qui étaient pris pour cible !

 

                      Quel esprit ! c'était l'esprit chansonnier, comique, jamais méchant...Il avait une façon de nous faire vivre les péripéties de sa vie inventée avec "Papa, maman, la bonne et...lui"...

 

                       La semaine dernière, c'était Jean Amadou qui tirait sa révérence. A chaque disparition, il me semble que c'est une petite partie de mes souvenirs qui s'en va...Souvenirs d'une époque où on savait encore rire sainement, où les amuseurs vous égratignaient en douceur, juste pour amener sourires et rires dans notre vie.

 

                       Tout ce que vous disiez Robert LAMOUREUX,"c'était simple, mais il fallait y penser" ! ça faisait mouche à chaque fois...C'était du grand art, et les "chutes" tant attendues ravissaient tout le monde...

 

                        Nous avions tellement besoin de rire lorsque vous avez débuté, après ces années que nous venions de passer...Merci à vous...

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